"Cela
dit"
jean dubois
Les paroles des chansons du disque
Copyright © 2004 Je Commence Lundi
Lettre à (« Ceci n’est pas une chanson »)
Il était prévu que cette ballade soit dédicacée à Renaud,
en souvenir de « Société, tu m’auras pas » et
de l’ironie du sort qui s’était ensuivie : succès,
argent, courtisanes, courtisans…etc. Vu le mauvais esprit de la démarche
et parce que l’évocation d’un tel génie risquait
ici de nous faire de l’ombre, … ben, j’y ai renoncé !
Suppose qu’on m’invite un jour en direct à la télé,
A réagir à l’annonce que je viens de me faire couronner...
Heureux comme un saint d’obtenir enfin l’auréole,
J’improviserai cette musique et ces paroles :
Refrain
«
On arrive à rien tout seul.
Faudrait pas faire que la gueule :
Tu peux lui rendre grâce à la société...
On arrive à rien tout seul,
Il faut toujours quelqu’un pour t’en empêcher ! »
Au risque
d’aller faire pleurer de pleines rues d’amis,
Je dirai devant le monde, à ma cérémonie,
Tout , l’honneur, le prestige et les blessures que je dois
Autant à des salauds qu’à des gens comme toi.
Refrain
On les oublie presque toujours, dans les remerciements,
Les lâches, les vicieux, les hypocrites et les méchants,
Sans les coups tordus desquels on aurait jamais pris
La voie qui justement nous a réussi...
Refrain
Cergy-Pontoise, à deux cents mètres du siège de la Direction
Départementale du Travail et de l’Emploi. Quand nous vivions là-bas,
mes promenades aléatoires croisaient souvent des passants, venus du
RER et vêtus presque trop correctement, qui demandaient leur chemin.
Ils étaient près du but mais la porte se dérobait sous
leurs pas.
Je commence lundi.
On m’a dit ça hier.
Je suis d’mandé dans une grande usine,
A l’aut’ bout du pays :
Faut qu’j’prépare mes affaires
Et en voiture ! Dès que j’arrive, je signe.
Je reprends les outils,
Le sentier des affaires ;
J’ai rendez-vous là-bas, en première ligne...
Où exactement ? On m’a pas dit,
On m’a pas dit :
Je ne commence que lundi.
Je commence lundi.
Après avoir traîné
Tous ces longs mois, ça fait du bien d’s’y remettre !
Je jure d’être poli,
Ponctuel et motivé,
De bien faire tout comme voudra le maître :
Sa nouvelle stratégie,
Le suivi d’ ses dossiers,
S’il faut coller des timbres sur ses lettres,
Quoi exactement ? On m’a pas dit,
On m’a pas dit :
Je ne commence que lundi.
A partir de lundi,
La couleur de l’argent
Va revenir briller sur mes dépenses.
Ma banquière attendrie
Veut savoir le montant,
Le salaire net qui sera le mien, je pense
Des briques ou des radis,
Des mille ou bien des cents ?
Serai-je nourri ? Quelle est la récompense ?
Ca, au juste, non, on m’a pas dit,
On m’a pas dit…
Sans doute attend-on lundi.
Je commence lundi.
Ca m’angoisse un p’tit peu
Quand même, au fond, l’idée de ce voyage...
Dire au revoir aux amis,
Savoir qu’c’est du sérieux :
Fini les cours, les formations, les stages.
C’est un métier, la vie,
Un vrai, un dangereux :
Toujours quelqu’un pour t’attendre au virage
Qui exactement ? On m’a pas dit,
On m’a pas dit.
Alors, peut-être, peut-être...
Je commence lundi.
Ne soyez pas jaloux :
Chacun son tour de reprendre les rames !
Bien sûr que vendredi,
Je vous raconterai tout
Car voici bien ce que savait la dame :
Dans cinq jours, c’est fini.
Quand j’ai dit : « Quoi ! C’est tout ?! »,
Elle m’a jeté, la voix pleine de flammes :
«
Vous, mon p’tit bonhomme,
Si on veut de vous, si vous êtes pris,
J’vous téléphone ! Compris ?
J’vous téléphone ! »
Compris.
Hep, toi, là !
Chanson courte, d’espoir, commencée rue Montorgueil au « Père
Bout d’Gras » en 1991, achevée rue des Halles en 2001, après
des pérégrinations. A ce train-là, ce n’est plus
de la composition ! On distille, monsieur, on distille !
Les événements se précipitent,
Il y a des travaux dans le quartier ;
La belle chose qu’on s’était dite,
C’était au siècle dernier,
C’était au siècle dernier ;
Ce qui nous attend, voilà : c’est la suite !
Allons-y, juste pour la gloire,
Pour ne pas nous faire oublier
Dans la terre meuble de l’histoire ;
Où sont les manches de nos guitares ?
Qu’est-ce que c’est que ce chantier ?
Hep ! Toi,
là !
Si tu m’entends, tu m’vois :
Chante avec moi,
Danse la java,
Pousse la romance !
D’une seule voix,
La tienne, oui, c’est ça !
Chante avec moi
Quand tu voudras,
Si tu y penses !
Charmant le petit air de Paris
Tel que le sifflaient les anciens !
L’accordéon, Place de Clichy,
L’ère de l’industrie,
Faubourg Saint Martin,
Le cinématographe et le music-hall !
Entends-tu, ma chérie, je rigole.
Parfait le temps libre des jongleurs,
Le Pont-Neuf des singes malins,
Montmartre criante de couleurs
En des jours meilleurs
Selon les refrains...
Quand le peuple était gai comme un rossignol...
Entends-tu, ma chérie, je rigole.
Tombant
des murs fraîchement démolis,
Quand on voit voler la poussière,
Ca ravigote, ça ragaillardit
De songer qu’ici,
Pas plus tard qu’hier,
La vie avait un autre degré d’alcool !
Entends-tu, ma chérie, je rigole,
Comme un tordu chantant par les rues
Dans un grand soir de mélodrame...
J’aimais le tableau
Mais, Disney ou Doisneau,
Quel film a-t-on posé sur mon âme ?!
Au café blanc
du petit canal,
Les déserteurs ont toujours tort.
Il peut pleuvoir sur la capitale,
Trois cartes postales
Au silence d’or
Refont la Marseillaise et la Carmagnole :
Entends-tu, ma chérie, je rigole.
Comme le
bossu titubant s’accrochant
Au jupon de Notre-Dame !
Hoquets et sanglots,
- C’est la faute à Hugo -,
Menacent de noyer en moi toute flamme...
Charmant le petit air de Paris
Tel que le sifflaient les anciens..
L’accordéon, Place de Clichy,
L’ère de l’industrie,
Faubourg Saint Martin,
La môme Piaf et le général De gaulle
Entends-tu, ma chérie, je rigole...
Le cinématographe et le music-hall,
Entends-tu, ma chérie, je rigole...
Moi qui suis toujours gai comme un rossignol !...
Bonjour,
on m’appelle Jean Dubois,
J’habite une fenêtre sur Paris.
De là-haut, tout ce que je vois
Me semble extraordinairement petit.
Alors, pour garder le contact avec l’ampleur du chantier,
Souvent, je dois descendre un peu de ma réalité,
Voir faire les travailleurs et, comme eux, peut-être, essayer...
Fumez,
voitures ! Encaissez, boulangères !
Valsez, les trottinettes et crachez, les camions !
Passants, marchez ! Vous êtes sur la terre !
Moi, moi, moi, moi, moi, je suis dans les chansons.
La buraliste
sèche ne m’a pas dans ses petits papiers ;
Depuis qu’il me trouve pauvre, je n’achète plus au charcutier
;
Mais, ruisselante à l’extérieur et d’un luxe insolent,
Tiens ! La cour des miracles étale ses chapelets de mendiants !
La misère est un job à la portée de n’importe qui
l’apprend.
Fumez, voitures ! Consommez, locataires !
Chaque centimètre compte et vaudra des millions !
Si vous pensez que vous êtes sur la terre,
Moi, moi, moi, moi, moi, je suis dans les chansons !
Ah ! Les
victimes de la vraie vie sont parfois difficiles à croire
!
Quand j’ai froid aux yeux, moi aussi, je sombre dans l’espoir.
Les périodes, je les traverse, mais je crains les quartiers,
Les groupes de cinq ou six hommes sur qui je vais tomber...
Je n’ crois plus aux gendarmes ni à leurs discours ni à leur
pitié !
Fumez,
voitures ! Circulez, policières !
Qu’est-ce que j’en ai à foutre que vous ayez raison !
Et merde aussi à la police contraire !
Moi, moi, moi, moi, moi, je suis dans les chansons !
Mon philosophe
préféré dit qu’il faut se connaître
;
Mais plus j’approche et plus je me vois bientôt disparaître.
Et, quand j’absorbe, le soir, plein d’une douce euphorie,
Cette eau de palme qui fait voir Syracuse à Vitry,
Quel délicieux voyage de ne plus savoir qui je suis !
Souriez, voitures ! Dansez dans les rues claires,
Petits rats de la ville où je n’sais plus mon nom !
Je passe, merci ! Puisque c’est ça, la terre,
Moi, moi, moi, je suis dans les...
Fumez, voitures ! Circulez, policières !
Chaque centimètre compte et vaudra des millions !
Français, vivez ! Vous êtes sur la terre !
Moi, moi, moi... dans les chansons...
Fichtre
! Elle mérite un grand merci !
C’que la nature est chouette !
Bien fait pour mon torticolis !
J’allais quand même tourner la tête !
C’était
juste une jupe qui volait dans le vent,
Vous allez m’dire : « Jean, tu parles d’une affaire !
Des carreaux, des volants, une fermeture Eclair !
Oh, la la ! Comme tu as été dupe ! »
Dupe d’une jupe Qui volait dans l’vent...
Pas de mystère : évidemment,
Si la jupe m’a mis le fond du coeur en l’air,
C’est qu’il y avait quelqu’un (bis)
C’est qu’il y avait quelqu’un d’dans !
Au coin de la rue des Coquelicots,
Là comme pour m’attendre,
S’promenait le coquet petit lot
Qui m’a rendu si doux, si tendre ! (refrain)
Pour un
tour en ville avec ça,
Quelle somme j’aurais pas mise !
Pour qu’elle volette autour de moi,
J’aurais engagé toutes mes chemises !
J’enrageais
de la voir toujours
Se plier, le dimanche,
A ce que de plus beaux atours
Enveloppent cette paire de hanches (Cette paire de hanches !)
Une jupe,
dans l’vent...
Jean, tu parles d’une affaire !
Carreaux, volants, fermeture Eclair,
Oh la la !... Dupe !
Un talon, clac ! et tout a été cuit :
Plus d’jupe dans les parages !
Plus que moi, flaque de pleurs et de cris,
Et puis des hommes, des hommes, des hommes...
Qui me dévisagent !
Carreaux, volants, fermeture Eclair ? Oh la la, Jean ! Oh la la, dupe !!!
Dupe d’une jupe qui volait dans l’vent,
Où est le mystère, bon sang ?!
Si la jupe m’a mis le fond du coeur en l’air
C’est qu’il y avait quelqu’un (bis)
C’est qu’il y avait quelqu’un d’dans ! (Toc toc toc
?...)
Lettre à (« Ceci
n’est pas une chanson »)
Parce que
c’était les riches qui en parlaient le mieux,
Qui s’y sentaient à l’aise comme au coin de leur feu,
Qui en faisaient leur droit et leur manière de vivre,
Alors que toi, la vie, tu la tenais des gueux,
T’as pas voulu apprendre à connaître les livres
Et t’as laissé aux riches le bonheur d’être heureux.
Parce que
c’était les solitaires qui lisaient,
Dans les bibliothèques, tu n’y allais jamais.
D’accord, on aurait dit les couloirs d’une église
Où, chuchotant par ce qu’ils croyaient du respect,
De soi-disant fidèles ignoraient les cerises,
T’as laissé dans leurs têtes les merles qui parlaient.
Parce que
c’était les fiers, les précieux, les sans-joie,
Les preneurs de grands airs, les fabricants de lois,
Les culs serrés, les initiés, ah, oui ! les fonctionnaires !
Forts de leur grande personne et de leur haute voix,
Qui prenaient toute la page au rayon littéraire,
Tu les as laissé faire ce qu’ils voulaient de toi .
Alors,
parce que c’est toi et que la foule, autour,
N’a pas souvent le chic pour t’inspirer l’amour,
Parce qu’il est toujours temps que ton œil se relève
Devant le spectacle offert par les temps qui courent
Et que ta tête arrive à rejoindre son rêve,
Il faudra que tu lises… un petit peu… un jour…
Un vrai soir de printemps,
La douceur idéale,
Que j’allais sifflotant,
Au trot de mon cheval,
Avec le chapeau rejeté à la diable en arrière,
Comme je respirais
Ma dernière aventure,
Le mufle satisfait
D’avoir parlé si dur,
Heureux d’être un garçon bigrement vache et solitaire,
Ta voix dans un taillis :
«
Y a-t-il une place en croupe ? » ;
- Une petite, ai-je dit,
- Je ne prends pas les groupes !... ».
- Quand, à ces mots, tu as jailli dans l’ombre des fougères,
J’ai dit : « Monte,
mais reste en amazone !
Sur la bête, là, c’est mon trône,
Petite, reste en amazone !
J’ai dit : « Monte, mais lâche pas le rôle,
Pose moi la tête sur l’épaule
Et tout le reste, en amazone ! »
De vallée en vallée,
Par des pistes fleuries,
Nous avons chevauché.
Ainsi font les amis
Convaincus d’être on ne peut plus clairs...
Debout de grand matin, nous marchions tous les trois.
Est-ce qu’on allait pas bien,
Moi, mon cheval et toi ?
Après nous, les villes scintillaient d’une toute autre poussière
!
Et, comme un vieux copains,
Lorsque soufflait le soir,
Le dos contre un sapin,
Je prenais la guitare,
Pour te rechanter le refrain sauvage et libertaire... qui disait :
(refrain)
C’est
en ouvrant les yeux,
Un jour, en plein brouillard,
En découvrant le feu
Perdu dans tes regards,
A la cigarette, suspendue, qui fumait dans l’air,
Que j’ai compris la fin,
Cruelle mais nature,
Que, dès le lendemain,
Au milieu des voitures,
Tu allais donner à l’histoire en te laissant glisser à terre...
«
Je vais descendre là ;
Continue, mon garçon,
Tu iras mieux sans moi.
Bravo pour la chanson !
A d’autres va t’en la chanter ! Si, je t’assure, ça
devrait leur plaire !
C’était comment déjà ?
Ah, oui !
« Reste en amazone ! »
Je vois, c’est ton trône :
Alors, va, reste dans ta zone !... »
En amazone !
Je l’ai voulu : je reste, je retourne… ah !!!
Le temps
que ça coûte
Me grise doucement
Quand je reprends la route
Qui mène chez vous comme avant.
D’avance, je goûte
Quel savoureux présent
La compagnie de vous me sera, toute
Proche, dans un petit moment.
Alors tranquilles,
Tranquilles,
Soyez tranquilles
C’est
toujours un plaisir
D’entendre votre voix,
De reconnaître votre rire
Entre tant d’autres éclats.
C’est toujours un plaisir
Aussi fort qu’autrefois,
Quand j’n’avais pas ces mots à dire
Pour vous tenir à portée de moi.
Les gens
que vous êtes,
La vie que vous avez,
Tout ce qui depuis, dans vos têtes,
A bien pu arriver,
J’écoute, je guette,
Je vois dans le courrier,
Quand il se présente une lettre,
Tiens ! Au fait... mais non, je n’étais pas fâché...
Tranquilles,
Tranquilles,
Soyez tranquilles
Variante refrain : Bref ! Autant qu’autrefois,
Le temps
que ça coûte
Me grise doucement
Quand je reprends la route
Qui vient chez vous, maintenant.
Poitiers ! Les adorables cloches qui se sont penchées sur nos débuts ! Les fiers clochards qui faisaient la manche pour nous, se partageant la recette, entre eux, équitablement…
Il cherche tous les jours
Sur le bord des cours
De quoi faire dormir la nuit
Un peu d’argent qu’il flaire
De ce pain de pierre
A tenir la vie, la vie ?
Refrain :
Il fait mine de l’aimer
Pour ne pas se laisser
Aller à se laisser aller
Il fait mine de l’aimer
Pour ne pas se laisser
Aller à se laisser aller.
Il marche sur la rue
De son pas perdu
Jamais sûr de l’heure qu’il est
Si le hasard le mène
De jour en semaine
D’église en maison d’arrêt
(refrain)
Il ne voit jamais le fond
Des cageots de carton
Plein de vieux trucs sans couleur
De cigarettes jetées
Qu’il faut se baisser
Pour fumer comme un voleur
Quelqu’un lui a souri
Avant-hier midi
Ç
a l’a laissé tout étourdi
Une fois tous les quinze jours
Il prend pour l’amour
Un visage qui tombe sur lui
Et fait mine... (refrain)
Je le réhabilite
En criant tout de suite
Avant qu’il meure...
Enfin... Quoi qu’il arrive de minable
L’homme en est capable
Et si peu que sa vie est là,
Refrain et fin.
J’ai plein d’amis, pas comme moi, qui ont pied dans l’ascenseur
social.
Moins de soucis pour garnir leur cabas à la cité commerciale.
De temps en temps, l’un ou l’autre me dit :
Tu devrais bien réussir toi aussi !
Un p’tit sourire, une cravate, un veston,
Qu’est-ce que c’est, de nos jours ? » A quoi je leur réponds
:
Vendez vous ! Vendez vous donc !
Souvenirs d’amis à moi, ex-compagnons,
Vendez vous, vendez vous donc !
Si vous en vez assez bavé d’être les dindons,
Vendez vous, vendez vous donc !
Tout n’est plus que business, alors plus d’hésitation :
Vendez vous, vendez vous donc…
Mais n’allez jamais dire que je vous ai fait entendre raison !
On s’est
connus dans la cour des petits, quand on peut tous promettre.
Aujourd’hui, même s’ils ont vieilli aussi, ben, j’ai
du mal à les r’connaître.
Quelle assurance au volant des affaires !
Quelle aisance dans leur poigne de fer !
Au jeune temps d’alors, je me demande
S’ils me voyaient déjà comme le raté de la bande…
Deuxième refrain : «Mais n’allez pas jurer que je partageais votre opinion »
Le samedi soir, ils renvoient des taxis, puis montent avec des fleurs.
Quelques bouteilles plus tard, c’est reparti : « Puisque nous avons
la chance d’avoir parmi nous un chanteur…
Sors ta guitare et surtout pas de quartier :
Crache dans la vie, crache dans la société ! »
Moi, justement qui voulais dire un jour
A quel point, les amis, entre nous, c’est l’amour !
Dernier refrain : « Et si l’argent vous pèse, ensemble, nous le partagerons ! »
J’suis d’un p’tit pays
(EDITION LE LOUP DU FAUBOURG)
Demand’moi d’où j’viens, demand’ moi c’que
j’parle,
Où j’ai vécu d’ma vie, c’que j’ai vu
d’mes yeux.
Demand’moi d’où j’ tiens ces souv’nirs de larmes,
Plutôt que de toujours être celle qui sait le mieux.
Prend moi par la main, fais moi voir le monde,
Que j’te montre mon village avec le doigt.
Et chez toi, la terre, elle est ronde ?
Comment ça s’appelle ? Comment on y va ?
J’suis d’un p’tit
pays
Dans les champs derrière
J’aurais voulu te l’dire en patois
J’suis du fond d’un nid
Un coin d’la terre
Où les cousins de Paris s’habillent pas
J’suis d’un petit pays
Que le vent traverse
A peine s’il s’en aperçoit
J’suis d’un petit pays
Dans les champs derrière
Chez toi.
Quelqu’un d’étranger
fera vite le tour
De ce territoire trois fois grand comme rien.
Trouver les sentiers, voir le fond des cours,
En savoir un peu sur lui demande qu’on le veuille bien.
Il a des saisons il les a discrètes,
Intérieures, clémentes, tempérées.
Comme il fait bon quand tu t’y arrêtes
Plutôt vivre un jour que photographier !
Peut-être
parfois que je le regrette.
Pourtant, y a-t-il un imbécile plus heureux
Que moi, lorsque j’ai son nom dans la tête
Ou qu’il fait beau sur une route qui lui ressemble un peu ?
Si j’en suis parti, si le temps m’abîme,si la ville m’offrait
du travail,
Je tiens de lui tout ce qui m’anime,
Ce qui bat, ce qui bouge, loin, dans mes entrailles...